Depuis le début de l’année, l’équipe technique de LOBSTER FILMS franchit une à une les étapes de validation, ou non, de la restauration de LA BELLE MARINIERE.
Quand, fin décembre 2016, Celluloïd Angels annonce le succès de la campagne de financement, nous savions que, grâce à la générosité de tous les Angels contributeurs, nous allions vivre un grand défi : Redonner vie à un film des années 30 retrouvé par hasard aux États-Unis. Certes, pas n’importe quel film ! Un film oublié, que personne n’avait vu depuis sa sortie en salle de 1934. Un vieux film donc mais qui affiche, 80 ans plus tard, une distribution exceptionnelle : Madeleine RENAUD, Pierre BLANCHAR et Jean GABIN devant la caméra, Harry LACHMAN et Jean DELANNOY derrière. Tous ou presque en jeune débutant dans une production PARAMOUNT.
Mais voilà ! Copie unique au monde, propriété de l’Université de Californie, pellicule nitrate, plus de 80 années en boite de fer, état inconnu, retour sur investissement inconnu… Les obstacles sont nombreux, le challenge économique et technologique n’est pas rien et plusieurs étapes préalables deviennent obligatoires avant de lancer quoi que ce soit.
Chers Angel, le temps vous a semblé long depuis décembre 2016 ? Vous vous êtes-dit : mais que font-ils ? Avez-vous douté du projet ? Avez-vous regretté votre participation ? Aujourd’hui répondez NON à ces questions et regardez ce qui a été fait !
Grâce à la campagne de cofinancement, les américains se sont vus confier la réalisation du tirage photochimique de l’unique pellicule. Dans pareille circonstance, pas d’alternative possible. La prière est de mise pour que les techniciens parviennent sans encombre à ouvrir les boites, en sortir les pellicules, les dérouler et faire cette copie sans rien casser, perdre ou abimer…
Quelques semaines plus tard, cette copie, seul support capable de servir à la restauration, arrive par avion à Paris et rejoint Lobster Films. Là, ce n’est pas sans émotion et angoisse que les experts de LOBSTER FILMS, Serge Bromberg en tête, font la première évaluation technique et lancent un scan numérique 4K. Souvenez-vous, chers Angels, de cet extrait qui annonçait bien des choses…
Regarder l’extrait du scan 4K
La très bonne nouvelle de la qualité d’image ! D’une telle beauté que la maîtrise de l’éclairage de Rudolph MATE et son travail sur les contrastes pourra désormais être vu et faire école pour tous les Chef’Op d’aujourd’hui et demain.
La moins bonne avec des scènes manifestement coupées au milieu de l’œuvre. Et là pas d’histoire, avec une seule copie, impossible de retrouver des bouts de scène ailleurs. Mais grâce au texte original de la pièce de théâtre adaptée pour ce film, la continuité de l’histoire pourrait être faite avec des inserts de «cartons » (ça fonctionnait très bien pour le muet).
Et l’énorme déception d’une bande son tout simplement inaudible. C’est un enregistrement d’un autre temps. Pourquoi alors restaurer s’il n’y pas de bande son ? A l’heure du numérique dolby surround… Existe-t-il encore une machine capable de lire de l’audio mono optique à variation de densité ? Il y aurait bien un prototype quasi-unique chez Lobster Films… mais il est entièrement démonté. Comment le remonter, fonctionne- t-il encore ? Seul Henrik LAUSEN le sait. Il vit aujourd’hui au Danemark. Il est le créateur de ce prototype. Il a accepté de venir en personne pour superviser, pièce par pièce, le remontage, le redémarrage et finaliser tous les derniers petits réglages qui relèvent du Génie de la bande son. des heures, des jours de travail pour redonner vie – aussi- à ce Laser Scanner !
Vous vous souvenez du dialogue Renaud – Gabin présenté en mars dernier ? Et bien écoutez maintenant ce que Henrik Lausen sait faire ! Vous allez être comme nous ! Ivre de joie !
Ecouter la bande son originale
C’est tout simplement impressionnant ! Désormais, c’est sûr, la restauration complète va être possible ! LA BELLE MARINIERE sera magnifique, sonore et un jour de nouveau dans une salle de cinéma !